L’indulgence

Mon amie Garance et moi-même avons eu l’idée de faire une expérience: Elle écrit un poème, et je le commente. Voici donc le premier résultat! Dites-nous ce que vous en pensez!

L’indulgence

Un vestige passé si lointain qu’on l’oublie
Une marque rêvée apparaît dans la nuit
Un mal si dur un vice impur et je l’endure
Moi seule dans mon âme enivre ta souillure

J’ai vu dans l’invisible l’humanité fragile
Purifiée par le feu d’une puissance agile
Il n’était qu’une ombre planant sur ma prière
Oh ange du salut j’entre dans ta lumière

Ta vengeance a comblé la confiance suprême
En l’esprit éternel d’une sainte nouvelle
Sa demeure s’échappe guérie et révèle

Sauveur de vérité écoute le poème
J’abandonne ma vie et accroche mes peurs
En ton règne divin pardonne mes erreurs

Garance de Guise, le 20 octobre 2018

J’adore le dernier tercet. Sauveur de vérité! Oui! C’est exactement ça. La gloire trouvée dans la vérité sauvée. Quelle noble ambition! Vérité malmenée par la peur et les erreurs. Et finalement, dans l’abandon, le pardon (divin ou non).

Ce poème pour moi décrit un chemin, l’histoire trop humaine d’un parcours illuminé par l’espoir – celui de se libérer un jour du non-vrai. Un parcours qui se doit de traverser le temps, entraînant parfois sans trop vouloir avec lui les vestiges d’un passé présent mais oublié. Vestiges dans la nuit, illuminés. Que faire de ses reliques qui des ténèbres renaissent, si ce n’est endurer le mal, enivrés par l’appel de pénitence provoqué par la souillure impure?

Pourtant Garance dit non. Elle propose un autre chemin. Dans la culpabilité elle voit la fragilité, et dans la fragilité, elle voit la pureté et la grandeur; l’opportunité de se voir ouvrir la porte vers le salut. Un salut, lumineux et chaleureux, enflammé, qui paradoxalement n’approche que sous la forme d’une ombre. L’ange est camouflé mais présent, prêt à accueillir. Bien agile cet ange vengeur de vérité, qui révèle pour guérir (ou serait-ce l’inverse?). Libre, éternel, et rebelle, il nous invite à tout quitter pour nous pardonner. Puisse ton oeuvre sans cesse se renouveler, grand maître de la suprême vérité! Que ton feu lumineux nous anime pour l’éternité!