Il fait beau et chaud. Je reste même sous la tente pour m’abriter du soleil.
Quatre semaines que j’ai quitté la maison. Plusieurs rencontres. Souvent, les mêmes questions: Aller où? Pourquoi? Combien de temps?
Espagne. Europe. Découvrir le Monde. Explorer des univers. Quelques années.
À force de bricoler des réponses chaque fois différentes mais jamais tout à fait fausses, je réalise qu’une seule de ces questions est importante, et sa réponse est bien trop simple: Pourquoi suis-je parti?
Parce que c’était la seule chose à faire.
Parce que quelque chose m’attend, ailleurs. Je ne sais pas ce que c’est. Je ne sais pas où c’est. Je ne sais pas combien de temps cela me prendra pour le trouver ni pour le rejoindre.
Mais je sais que c’est là, quelque part, loin de ce que je connais. Je sais que ça m’attend. Je sais que je le trouverai et que je le rejoindrai.
Et quand on sait ça, on sait également que la seule chose à faire dans l’immédiat, c’est partir.
Alors seulement quand j’aurai atteint le but de ce voyage je rentrerai.
Pour autant que “rentrer” aie encore un sens à ce moment là.
Il ne s’agit pas de chercher un sens à ma vie. Le sens, je le connais, c’est celui de mes intuitions.
Je ne fuis pas la société capitaliste métro-boulot-dodo. Je suis plutôt du genre à apprécier les routines, tant qu’elles sont harmonieuses. Une vie plus normale ne me dérangerait pas.
Je ne suis pas un accro des nouvelles expériences. Je ne fais pas ça pour vider ma bucket list ni pour m’enrichir de toutes les cultures du Monde.
Je ne cherche pas l’aventure. Je ne cherche pas mes limites.
Paradoxalement, je cherche la simplicité. Je suis peut-être juste quelqu’un qui essaie de se laisser vivre, et qui a beaucoup de chance avec la direction du vent.