Improvisation

– Salut BabOu, t’es où?
– Vers Orthez en direction de St-Jean-Pied-de-Port.
– Tu viens passer quelques jours à Tarbes? Je viens te chercher demain à midi.

Hier je me suis réveillé au milieu d’un champ. A midi j’étais à Sauveterre-de-Béarn. A 14h j’étais à Tarbes. 18h30, je m’incruste dans un meeting avec une boîte de production de clips vidéos pour le tournage du clip de JB Bullet. A 21h j’étais dans une immense fête en plein centre-ville. A 23h je me réchauffais des restes de riz au four micro-onde avant de repartir à la fête. 1h du matin je me couche dans un bon lit.

C’est drôle la vie.

Petite sélection de photos

Village des Pruniers: La vie au village

Pour commencer, laissez-moi vous décrire l’environnement.

Le village est composé principalement de 3 hameaux séparés de 4km à 25km. Un hameau pour les hommes et deux pour les femmes. Le logement des couples est libre. Mon hameau (le hameau du haut)  accueillait environ 100 personnes. La vie au village est réglée ainsi:

Mardi, mercredi et samedi sont des jours “normaux”. La journée commence à 6h par une méditation accompagnée de chants et d’enseignements. A 7h30, petit déjeuner en silence. A 9h30 a lieu un atelier d’enseignement qui se fait soit au travers d’échange de pratiques entre les retraitants ou par la projection d’un DVD de Thich Nhat Hanh. Ensuite, à 11h30, tout le village se rassemble pour une marche méditative à travers le domaine. L’occasion d’apprendre à apprécier la beauté de la nature et de l’instant. Pendant le repas de midi les 20 premières minutes ont lieu en silence afin de pouvoir rester concentrer sur le fait de manger. A 15h commence la méditation du travail qui consiste à apprendre à travailler tout en restant conscient du moment présent, au travers diverses activités au service de la communauté.  A 18h le repas du soir est servi, et à 20h une dernière méditation a lieu.

Le jeudi et le dimanche ont lieu les “journées de pleine conscience” qui sont ouvertes à tous les visiteurs. A cette occasion, les 3 hameaux du village se rassemblent dans l’un des hameaux. Ces journées commencent le matin par un discours sur les enseignements du Bouddha et l’après-midi est consacré au partage d’expériences en petits groupes. La soirée est libre.

Le lundi est la “journée de paresse”. Toute la journée est libre. C’est l’occasion de faire du sport par exemple: le hameau du haut où je me trouvais avait un terrain de basket, un terrain de foot et un terrain de volley.

Le vendredi est la journée d’arrivée et de départ. Pour les personnes non concernées, il s’agit d’une journée consacrée à la méditation du travail.

L’emploi du temps offre passablement de temps libre qui permet de discuter avec les autres retraitants et les moines. Le silence n’est demandé qu’entre 21h et 8h du matin ainsi que pendant une partie des repas.

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La maison du thé: le point de rencontre pour papoter
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L'autel dans la salle de méditation
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La salle de méditation

Besoin de rien

Depuis que j’ai quitté le Village des Pruniers j’essaie de passer chaque instant en pleine conscience. Être en pleine conscience, ça veut dire rester connecté à chaque instant à son corps, sa respiration, au contenu de ses pensées ainsi qu’à l’environnement autour de soi.

Je ne marche plus, je me promène. Lentement. Je m’arrête pour observer une fleur, cueillir quelques fraises des bois, apprécier le soleil sur mon visage. Je marche moins. Je m’arrête plus tôt et j’en profite pour lire un peu, faire quelques exercices de Qi Gong, un thé, une sieste.

Aujourd’hui j’ai trouvé un endroit merveilleux pour poser la tente, à côté d’un cimetière. Une vieille dame vient même m’indiquer un point d’eau en accès libre. Est-ce que vous avez besoin de quelque chose ?
Non. Merci. J’ai déjà cette vue. J’ai tout. J’ai rien. Bizarrement, c’est la même chose.

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De retour sur la route de l’Espagne

Voilà. Deux semaines en dehors du temps s’achèvent. Parmi toutes les leçons que j’ai apprises pendant mon séjour, il y a celle qui m’a fait comprendre que stresser pour atteindre à temps ma prochaine étape mi-juillet serait une mauvaise chose. Ainsi je vous écris depuis Mont-de-Marsan après m’être téléporté en voiture sur 150km histoire de poser tranquillement les futurs pas qui m’attendent. Retour vers la solitude, dans la joie. J’aime être avec des gens et j’aime être seul. Je partagerai bientôt avec vous des fragments de ce que j’ai vécu pendant ces deux dernières semaines. Vous verrez que c’était vraiment très, très chouette.

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Début de ma retraite au Village des Pruniers

Chers amis, Je suis arrivé au Village des Pruniers pour faire ma retraite spirituelle bouddhiste! L’ambiance est très détendue, on mange bien et le hall de méditation est très beau. Bien que l’utilisation des téléphones et d’internet soit autorisée, j’ai décidé de m’en passer afin de me consacrer pleinement à moi-même et d’éviter les distractions. Je vous retrouverai donc dans deux semaine pour vous raconter cette expérience. En attendant allez danser la polka ça vous fera du bien.

Chaque jour est une surprise

Bonjour à tous,

Je vous écris depuis Bergerac, une petite ville adorable avec un centre historique trop chouette. J’y passe 3 nuits au camping municipal (un petit coin de paradis). J’ai passé ma journée d’hier et surement tout l’après-midi d’aujourd’hui au cyber-café à m’occuper de mes sites internets, régler mes e-mails en attente, etc… Etrangement, ce moment de travail / administration m’apparaît comme des vacances après 10 jours de rando en pleine campagne. Cerise sur le cadeau, je suis allé voir le dernier Avengers au cinéma. Un bon gros film d’action avec des gens qui se tapent dessus dans tous les sens version hardcore, ça fait du bien aussi. Au camping j’ai rencontré le premier soir un couple de retraités avec qui j’ai passé la soirée à philosopher bien installé à l’abri de leur camping-car. J’ai également rencontré Chantal qui traverse la France à vélo.

Mais le plus incroyable qui me soit arrivé a eu lieu dimanche. Je traversais Pont St-Mamet qui se trouve sur la commune de Douville (carte) et j’ai découvert une grande fête en l’honneur de la commune. Il est midi, et je suis à peine arrivé sur place qu’une dame adorable m’invite à la rejoindre elle et ses amis à leur table pour le repas, m’offre le menu (une omelette à l’aillet, traditionnelle de la région en cette saison). Je fais donc également la connaissance de son compagnon. Elle était coiffeuse, lui entrepreneur. Retraités et amoureux. Ouverts, gentils et généreux. On me présente presque à tout le village. Ce jeune homme vient de Suisse, il va en Espagne par les chemins de St-Jacques de Compostelle!

Dites-moi jeune homme, j’ai une question. Je ne vous en demande pas les détails, mais est-ce que vous ressentez déjà que le chemin vous porte les fruits du but dans lequel vous le parcourez?

Difficile question. Sachant que je suis parti en quelque sortes avec le but de ne pas avoir de but. Je réponds oui. Oui, car chaque jour est une surprise. Chaque jour m’emmène précisément là où je suis attendu.

L’aventure ne s’arrête pas là. On m’emmène observer la collection de voitures anciennes avant qu’elles ne défilent. Accompagné de l’amoureux de la madame qui m’ a invitée, je clos le défilé en voiture électrique. Le speaker avec qui j’ai précédemment discuté m’annonce même au micro.

Je découvre les environs en voiture-jouet. Je discute avec un homme qui a plus de 70 ans et qui en paraît la cinquantaine. Un homme qui beaucoup vécu. Qui a beaucoup de joie. Qui prend plaisir à la partager.

Certainement à l’image de cette commune qui m’a réservé le plus formidable des accueils.

PS: Toujours pas récupéré mon téléphone. Demain je repars direction le Village des Pruniers via Monbazillac (oui, comme le vin). Je le récupèrerai donc très probablement le 22 mai à la fin de ma retraite.

Posted from Bergerac, Aquitaine, France.

Sur la route de Bergerac

Avant hier j’ai marché un peu avec un trader-banquier-mathématicien Londonien mais originaire de la région. Il m’a appris plein de trucs sur les arbres, la forêt et la production de bois.
Puis je suis arrivé à Périgueux où j’ai dormi dans un gîte pour pélerins de Compostelle. Sur place je rencontre 3 autres pélerins hollandais qui m’offrent le repas. Le lendemain je visite Périgueux sous la pluie. La vieille ville est très belle et très calme: nous sommes le 1er mai et tout est fermé. Je traîne un peu dans un petit café ouvert malgré tout et fait la connaissance de la serveuse qui a mon âge et un enfant de 5 ans. Je me sens très en décalage.
Finalement je reprends la route. Toujours sous la pluie. C’est embetant pour marcher la journée mais ça ne me gène pas pour camper. Bientôt Bergerac et mon Samsung Galaxy S5. Je me réjouis!

Brantôme fantôme, fourmi qui rit.

Vous l’aurez remarqué mais mon crap-phone de secours m’empêche d’écrire de longs messages. C’est frustrant, mais l’exercice rédactionnel est intéressant.

Aujourd’hui j’ai traversé un village zombie. Brantôme a certes de belles maisons et une Abbaye incroyable, le tourisme l’a envahi comme de la mauvaise herbe. Au point que les étrangers y tiennent eux-même leurs propres magasins de vêtements.

J’ai fui vers la campagne. Posé ma tente très tôt sous un temps très beau. Avec les fourmis et les araignées on discute de la forme des nuages.

Surprenamment, on est toujours d’accord.

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Un thé pour le Népal

Ce matin, une pensée m’accompagnait: si j’étais en Suisse,
qu’aurais-je fait pour mes amis Népalais? J’aurais pu organiser un
repas de soutien. Quelle mesure dois-je donner aujourd’hui à mon
implication dans cette cause?
Puis, une idée folle: servir du thé en faveur du Népal au prochain
village. Difficilement, je surmonte ma timidité pour réaliser ce
projet fou. Je récolte 20€ en 2h et fait la rencontre d’une formidable
famille qui m’invitera à manger chez eux.

Je suis amoureux.